Les rues et les trottoirs tournoient aux
yeux de passants affolés
et nous nous aimions dans "China Town"
aux murs et façades décrépis
l'humidité vous broyait les os
des oiseaux d'ébène pondaient des oeufs
couleur d'encens sur nos têtes d'enfants perdus
que le brouillard disséminait aux quatre coins de l'univers
nos vêtements étaient transis d'eau et de feu
à l'aurée des cercueils multicolores
nous fumions des tabacs apocalyptiques
et buvions le poison des fleurs
rêvions
aux fourrures micasiques qui pourrissaient face aux arbres
tordus en leur fourrure de veines
les rues et les trottoirs tournoyaient aux yeux des
passants affolés
Des rivages abandonnés
où gisent, errantes, des filles aux ombres de fleurs
un souffle solitaire à la bise de ton corsage
des nuits de sang...
des nuits qui râlent un éternel poème.
Que s'ouvre l'étoile de ta pensée au silex de mon corps
tant de songes en si peu d'années m'ont
fait échouer au sable chaud d'une grêve d'amour
que les cieux se nouent et meurent en d'innombrables culbutes
trop souvent ils ont accroché nos regards... trop souvent ils ont
broyé nos pensées
J'ai vécu à l'ombre de ta chair; si peu de jours m'étaient
offerts pour naître à la vie que j'en suis mort d'impatience
MORT! vous entendez, je ne t'ai jamais vue,
les rivages abandonnés n'ont jamais existé
rien ne sera autant pour l'homme
que ce cri de joie de ne pas être
Je suis mort! mort! MORT!
et mon corps se dissèque dans le cerveau d'une autre.
Denis Vanier
yeux de passants affolés
et nous nous aimions dans "China Town"
aux murs et façades décrépis
l'humidité vous broyait les os
des oiseaux d'ébène pondaient des oeufs
couleur d'encens sur nos têtes d'enfants perdus
que le brouillard disséminait aux quatre coins de l'univers
nos vêtements étaient transis d'eau et de feu
à l'aurée des cercueils multicolores
nous fumions des tabacs apocalyptiques
et buvions le poison des fleurs
rêvions
aux fourrures micasiques qui pourrissaient face aux arbres
tordus en leur fourrure de veines
les rues et les trottoirs tournoyaient aux yeux des
passants affolés
Des rivages abandonnés
où gisent, errantes, des filles aux ombres de fleurs
un souffle solitaire à la bise de ton corsage
des nuits de sang...
des nuits qui râlent un éternel poème.
Que s'ouvre l'étoile de ta pensée au silex de mon corps
tant de songes en si peu d'années m'ont
fait échouer au sable chaud d'une grêve d'amour
que les cieux se nouent et meurent en d'innombrables culbutes
trop souvent ils ont accroché nos regards... trop souvent ils ont
broyé nos pensées
J'ai vécu à l'ombre de ta chair; si peu de jours m'étaient
offerts pour naître à la vie que j'en suis mort d'impatience
MORT! vous entendez, je ne t'ai jamais vue,
les rivages abandonnés n'ont jamais existé
rien ne sera autant pour l'homme
que ce cri de joie de ne pas être
Je suis mort! mort! MORT!
et mon corps se dissèque dans le cerveau d'une autre.
Denis Vanier