j'ai marché
assoiffée et aveugle
Je laissais les sommets des rochers
Tour à tour m'écorcher
Et leurs dents se serrer sur ma gueule

j'ai marché
sur la crête du chemin
de pichet en pichet
tout en vin
quand enfin
j'ai lâché
le fil qui me tenait accrochée

j'ai fait tout pour tomber
j'étais prête
à répandre mes vertèbres sur la crête
pour ne pas succomber
à tes yeux prometteurs de la fête
j'ai blindé les fenêtres

mine de rien,
tu m'as tendu la main

une vallée de ruisseaux d'herbe fleurie
d'eau de pluie et ma soif assouvie
j'ai vu le premier jour de la vie
t'as souri

Le soleil emporté par le vent
et la terre déraille
mais tu marches devant
chaque pas me prouvant
que les monts ne sont plus une bataille